Alpha verdict

27/12/2018 16:07

Les crevettes, 15h.

Les conditions sont apparemment vraiment limites pour la Cymatic: 50cm à tout péter dans les plus grosses séries. Et ça beau être propre, ça manque clairement de puissance pour jouer du rail. Mais je me suis promis de tester les Alpha, alors la grosse Bertha et l'Evo restent au chaud dans leur chaussette.

Dès les premières glisses, ma Cym' me surprend. Je la pensais incapable de rivaliser avec l'Evo dans les petites conditions, mais elle capte les vagues avec une facilité surprenante. Et une fois le take-off assuré, la surface supplémentaire offerte par ses nouvelles dérives (en comparaison des Clay Marzo, qui sont trop petites pour mon gabarit) me permet de trouver une bonne accroche pour pomper sur la face de la vague. Si ça continue comme ça, je n'aurai bientôt plus de raison d'emporter d'autres planches dans mon quiver ambulant.

À défaut de trouver de quoi tricoter, je passe la majeur partie du temps à rider "down the line" en évitant de me laisser sortir à la suite d'un virage trop agressif. Mon peak est désert, les autres surfeurs dérivent en un peloton serré en direction du Mentor, de mon côté je me replace constamment pour ne pas filer trop loin: un pote doit me rejoindre d'ici une petite heure et il ne pensera jamais à aller me chercher sur la plage d'à côté. J'ai l'impression de profiter de meilleures séries que la moyenne des quidams venus profiter de ces dernières vagues de l'année. Évidemment, c'est trop petit pour établir un verdict définitif sur mes dérives, mais dans l'état actuel des choses, elles assurent le taf: je ne ressens pas la souplesse caractéristique des ailerons bas de gamme en ABS, il y a juste ce qu'il faut de spring pour me relancer après un appui marqué, tout en procurant l'accroche dont j'ai besoin. Reste maintenant à savoir si elles tiennent aussi bien dans plus puissant, Vivement les tempêtes de février!

J'ai à peine le temps de me féliciter de mon choix que mon pote arrive. C'est son anniversaire, une surprise l'attend dans ma twingo à la fin de la session. En attendant, fini de se toucher la nouille avec des considérations bassement techniques, on passe en mode déconne. Mon niveau de surf régresse dangereusement à mesure que j'aligne les vannes pourries et les vagues en tandem sur lesquelles je me débrouille systématiquement pour être celui de nous deux qui se retrouve dans la mousse. À force de causer chiffon, je rate toutes les bonnes séries, et nous nous retrouvons à dériver vers le nord, où la houle perd encore en puissance, comme si elle en avait besoin... Au bout d'un moment à patauger après des pentes que je n'arrive même plus à dévaler, je désespère de capter d'avantage de vagues avec ma planche actuelle, je file donc au parking chercher la grosse Bertha pour jouer la seconde mi-temps.

La deuxième session commence alors que le soleil baisse à l'horizon. Quelques derniers petits surfs chill en attendant le coucher du soleil. De retour face au parking, les séries nous sourient à nouveau. Mon pote choppe même sa "première vague potable" de la session, et se libère ainsi de l'obligation morale de rester à l'eau. Les minutes qui suivent ne sont que du pur bonus. Lorsque le moment de sortir arrive enfin, je suis heureux. Pas heureux d'avoir eu une session de dingue, non. Simplement heureux comme un gosse qui vient de passer une après-midi à la plage avec ses copains, heureux comme un gamin qui vient d'essayer son nouveau jouet et qui en est content.

Des après-midi comme celui-là, j'en veux bien tous les après midi.