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Surf loose report

Chroniques de la loose surfistique ordinaire

Session apéro loose de Noël!

Promesses tenues, à tous égards!

Tout d'abord, l'apéro. Malgré des désistements en cascade soutenus par des excuses aussi bidon que:

  • "J'ai un réveillon à l'autre bout de la France"
  • "Mes courses de Noël ne sont pas finies"
  • "Je dois garder mes enfants"
  • "Mon patron ne me laisse pas quitter le taf"
  • "Ma femme ne me laisse pas quitter la maison"
  • "Mon chat ne me laisse pas quitter ma femme"
  • "Les conditions sont trop merdiques pour que je me déplace"
  • ... (rayez les mentions inutiles)

l'apéro a bel et bien eu lieu... et je n'étais pas seul! Alors bon, il serait malhonnête de prétendre que nous étions une foule compacte, voire même que nous étions une foule tout court. En réalité nous n'étions qu'une petite poignée. Une poignée de deux pour être exact. Mais l'instant n'en fut pas moins de qualité! En tête à tête sur le parking de la guérite, partageant une bourriche d'huîtres et un saucisson, les deux parfaits inconnus que nous étions ont appris à faire connaissance, devisant de tout et de rien, de la famille, du boulot, de sport, et de surf bien sûr. Une bien belle rencontre en ce qui me concerne.

Et puis côté "session loose", on peut dire que j'ai été gâté comme une veille de Noël. Un des rares et courageux anonymes venu tenter sa chance, et à qui nous avons proposé de partager un remontant avec nous en voyant sa mine déconfite au retour de la plage, nous avait d'ailleurs prévenu: "C'est merdique!" Ce a quoi j'avais répondu: "Ouais, je sais. C'est l'idée!" Et même si le malheureux n'a pas accepté notre offre d'hospitalité, il n'en a pas moins raconté la stricte vérité: "C'est bien _bien_ merdique!".

Une barre qui commence dès la plage et se termine derrière Téviec, de la mousse non stop dans toutes les directions et un gros vent offshore qui termine de saloper le tableau... En d'autres circonstances j'y aurais peut-être même réfléchi à deux fois avant d'enfiler la combi. Mais le thème du jour étant ce qu'il est, je me sens l'obligation morale d'aller au moins mouiller les dérives. Mon co-apériste ayant pris congé pour s'en aller préparer le réveillon, je me change donc seul dans le parking à présent désert, partagé entre une ébriété joviale et le sentiment diffus d'être en train de faire une connerie.

L'eau me semble étonnamment tiède (ou bien suis-je en hypothermie éthylique?) et je n'éprouve aucune difficulté à plonger pour le premier de mes innombrables canards. Oui: "innombrables canards" est le terme adéquat car, ayant laissé ma capacité de jugement dans le camion à côté des bouteilles vides, je m'acharnerai pendant une heure entière à ramer vers le large dans l'espoir de sortir de la zone blanche. De temps en temps, il m'arrive de marquer une pause, croyant ma position assez convenable pour prendre un bout de mousse. Il en résulte invariablement un retour à la case départ, poussé par les chariots d'écume qui déferlent non-stop. Au bout du compte et de mes soixante minutes d'efforts ininterrompus rendus possibles uniquement par une capacité temporaire et artificielle à ignorer la fatigue (laquelle s'accompagne généralement d'un sentiment de puissance parfaitement illusoire), la guitoune en métal qui garde la dune telle une sentinelle d'acier n'est plus qu'un petit point sombre sur la ligne d'horizon. Je suis à un bon kilomètre de la côte et c'est toujours autant le bordel partout autour de moi. J'estime alors qu'il est raisonnablement temps d'entamer le trajet inverse avant que mon organisme n'ait filtré les substances dont il est imbibé et que mes muscles ne se rendent compte à quel point ils sont fatigués.

Tournant à présent le dos à l'Amérique, je me fais pousser par une pelleteuse blanche, assez fort pour me mettre debout sur ma planche. Après un tout-droit de plusieurs dizaines de secondes, cerné par l'écume, suivi d'une ou deux luges supplémentaires, je suis de retour sur le plancher des vaches, quelque part entre Sainte-Barbe et Kerhilio. Avant de sortir définitivement de l'eau, je m'arrange pour me faire défoncer les guibolles par une palette flottant entre deux eaux et voyageant au gré des vagues. Un point de plus sur le loosomètre. Une longue promenade plus tard, me voilà enfin au camion pour constater la durée de ma "session": Une heure pour une vague, elle est pas belle la loose?

Et dire que hier encore, je doutais de pouvoir trouver plus pourri comme conditions... Mais le bilan est sans équivoque: cette "session apéro loose de Noël" a tenue toutes ses promesses, et plus encore.

Joyeux Noël à tous <3

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F
Merde j'ai raté ça! hé hé le lose-surfing a de grands jours devant lui!
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A
Super session sur le parking... Et belle rencontre aussi... <br /> suis désolé de ne pas avoir suivi pour la suite, la loose a deux aurait pu avoir un côté presque sympacomique :-) <br /> À refaire en tout cas...Et si les conditions (de surf) sont meilleures je prends aussi ;-)
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C
J'en oublie le principal, joyeux Noël à tous.
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C
et bien une session bien loosesque qui tient ses promesses. Vu la semaine qui arrive, je peux comprendre le découragement de certains.
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