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Surf loose report

Chroniques de la loose surfistique ordinaire

Sunset session

Les crevettes, 19h.

Ma foi, c'est loin d'être sale! Papa_école_surfeur et moi sommes excités comme deux pucelles à l'approche du bal de promo: après une semaine et demie de disette surfistique, cette rentrée de houle inattendue est plus que bienvenue. Malgré une petite période, les lignes sont là. Propres, un peu molles, mais hautes comme un bonhomme accroupi. Le check ne dure même pas deux secondes et à peine avons nous entraperçu le bout d'une série, nous sommes passés en mode affamé. Le parking déborde de bagnoles et nous savons d'ores et déjà qu'il va falloir jouer serré pour nous faire notre place à l'eau. Pour couronner le tout, la pluie s'est arrêté de tomber à notre arrivée et nous allons pouvoir nous changer au sec. Que demande le peuple?

Dans le coffre, je n'ai chargé que deux planches: l'Evo, a priori parfaite pour ces conditions, et Linette, parce que... parce que Linette. L'hésitation n'est que de courte durée et entre le choix de la raison et celui du cœur, c'est évidemment la planche passion qui aura le privilège de m'accompagner aujourd'hui. Mon camarade se moque de moi, arguant que je ne vais pas réussir à décoller avec ma planche la moins volumineuse, mais cela m'est égal. Qu'il ait tort ou raison ne change rien au fait que je ne supporte plus les regards pleins de reproche de ma Linette lorsque je pose les yeux sur une autre planche.

La mer est presque complètement haute et les vagues cassent relativement près du bord. Il n'y a ni barre à passer, ni peak éloigné à rejoindre: les vagues sont à portée de main et réparties sur toute la longueur de la plage (tout comme les surfeurs). A peine à l'eau, nous sommes déjà placés. La quantité de surfeurs au mètre carré est, contre toute attente, largement supportable et nous n'éprouvons aucune difficulté à trouver quelques morceaux libres de tout occupant. Comme nous l'avions pressenti, les vagues sont bien molles et c'est un gage de se faire embarquer. Mais malgré cela, je m'offre plusieurs longues droites d'affilée. Impossible d'envisager une manœuvre un tant soit peu brutale, tant le planning ne tient qu'à un fil, mais la glisse s'éternise sur de longues secondes et c'est un vrai plaisir se sentir l'eau glisser sous la carène.

Après trois quarts d'heure de ce régime, bon nombre de surfeurs arrivés bien avant nous ont déjà repris la route de leur domicile. Nous ne sommes plus à présent qu'une petite quinzaine à l'eau et, la marée montante faisant son oeuvre, le shore break s'installe progressivement. C'est alors que nous dégotons un peak solide qui nous balance gauche sur gauche, chaque vague étant plus creuse que la précédente! Pour nous, c'est le moment d'enclencher le gavomètre: à tour de rôle, nous nous jetons dans des bowls proches de la perfection. Mes doutes quand au choix de ma planche s'évanouissent comme par magie tandis que Linette trace ses courbes sur la face des vagues, et que je dois ramer pendant des plombes pour regagner "notre" peak, que mon acolyte protège jalousement en prenant à parti quiconque manifeste l'intention d'y poser les dérives. Je ne peux m'empêcher de modérer ses ardeurs lorsqu'il s'en prend à un innocent surfiste qui avait menacé de manifester l'envie d'envisager de prendre une vague au cas où nous l'aurions raté. Le mec ne faisait objectivement aucun mal... Surtout si l'on considère que, dans le même temps, je me suis moi même engagé devant mon camarade (et en dépit des priorités) histoire de bien lui péter la section.

Puis, après une accalmie qui nous avait fait croire que nous nous étions peut être un peu enflammés sur le caractère établi des conditions, le shore break se met en route pour de bon alors que le soleil se couche sur l'océan. L'instant est magique. Accompagné par deux autres surfeurs extrêmement sympathiques avec qui nous plaisantons et discutons comme s'ils étaient de vieux amis, Papa_école_surfeur et moi surfons jusqu'à l'épuisement. La mer nous balance vague sur vague, nous terminons nos glisses avec les dérives dans le sable. L'un comme l'autre ne pouvons nous résoudre à mettre un terme à cette session incroyable et le soleil a disparu depuis une bonne vingtaine de minutes lorsque, à bout de souffle, nous prenons notre dernière vague. Papa_école_surfeur score un ultime air pendant que je me fait proprement défoncer par une lèvre un peu trop précoce (et une incapacité physique à lutter d'avantage contre la pesanteur). Nous sommes repus et heureux.

Pour une fois, c'était vraiment pas la loose.

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C
C'était Courageux d'avoir pris linette ! Mais il était difficile de prédire la molesse des vagues. Vous avez eu le meilleur créneau !
Répondre
U
Ya des jours comme ça... gros coup de bol.