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Surf loose report

Chroniques de la loose surfistique ordinaire

Pékin express

Sous la couette, 6h15.

Le réveil sonne. Aujourd'hui, j'ai prévu de surfer avant tout le monde, dès le lever du soleil. Je sors du lit puis de la maison sans faire un bruit. La première chose que je réalise en mettant le nez dehors, c'est qu'entre la pleine lune et les premières lueurs de l'aube, on y voit déjà comme en plein jour. "Fait chier, j'aurais dû me lever une heure plus tôt..."

Une heure, c'est grosso merdo le temps qu'il me faut pour rejoindre le spot sur lequel j'ai rendez-vous avec mon pote de bromance. Une heure pendant laquelle je serai au volant au lieu d'être déjà en train de surfer. Pour ne rien arranger, je me suis à peine engagé sur la rocade que mon copain m'envoie un sexto pour me dire qu'il quitte son chez lui. Il habite à 400m de la plage. J'aurais vraiment dû me lever une heure plus tôt...

En arrivant dans le parking de Santa Barbara, je prends une énorme gifle: non seulement je ne suis pas le premier, mais celui-ci est déjà à moitié rempli. Sans compter la douzaine de camping-cars stationnés au delà du portique limitant l'accès aux véhicules de moins de 2m10. Maigre réconfort, il n'y a encore qu'une seule personne à l'eau et c'est mon copain. Je me change à toute allure pour prendre de vitesse les petits groupes qui se forment et discutent au cul des voitures comme s'il n'y avait aucune urgence, les ignorants!

En arrivant à l'eau, ils sont déjà 6 à ramer en face du parking. La mer est pleine haute et avec les gros coeffs, la houle déferle en shore-break dans la soupe d'algues. Il se dégage une bonne odeur d'iode et le passage vers le large ne se fait pas sans manger une bonne part de salade. Par contre, une fois placé, les séries font un petit mètre glassy (bien qu'un peu mou) et certains morceaux ouvrent plus que d'autres. Bref, il y a de quoi jouer!

Anticipant le mou, j'ai sorti l'Evo. Mon pote, lui, est en longboard. Il traverse la plage non stop de long en large pendant que je peine à trouver un placement solide pour le rejoindre à la faveur d'une droite. Le temps de finalement se retrouver, cinq mecs de plus se mettent à l'eau et trois autres descendent la dune.

En moins de temps qu'il n'en faut pour satisfaire une collégienne nymphomane, les silhouettes se multiplient à la surface de l'eau, de Kerhilio aux crevettes. Le spot prend des airs de capitale chinoise à une vitesse ahurissante. Le soleil n'est toujours pas levé et la plupart des peaks sont déjà saturés. On voit quelques surfeurs debout, mais les séries sont globalement très espacées et tout le monde a la dalle. Personne ne se fait de cadeau.

Mon pote est infatigable. Il rame d'un peak à l'autre et enchaîne les vagues comme si de rien n'était. "Tu devrais avoir honte de te comporter comme un longboarder!" Lui dis-je non sans une pointe de jalousie. J'arrive bien à capter quelques vagues, mais partant plus bas que la moyenne pour profiter du creux, je dois céder énormément de priorités et me fais enfermer sur les vagues restées libres.

Au bout d'un moment, nous estimons tous les deux que le cirque a assez duré. Après une poignée de vagues, nous nous retrouvons sur le sable. Je n'ai pas fait de miracle. Alors que nous nous apprêtons à rejoindre le parking, mon pote sollicite un essai de l'Evo. Je lui cède après lui avoir fait promettre de ne pas faire le con avec dans le shore break. Le suivant de loin avec son longboard, je m'offre une paire de pentes sur laquelle je me ridiculise en perdant pratiquement l'équilibre après avoir oublié qu'on ne prenait pas un virage avec un Nat Young de la même façon qu'avec une Cymatic.

Je suis à moitié rassuré de voir mon copain rater une ou deux vagues avec ma planche, le problème ne vient donc pas QUE de moi! Mais son passage à vide n'est que de courte durée, et le voilà bientôt qui déroule une droite à la vitesse du son. Bon, finalement, le problème se trouve bien quelque part entre le ventre et le dos de ma combi... Bien calmé par cette démonstration, je rentre cette fois pour de bon dans le parking avec la queue entre les pattes.

Des bagnoles jusqu'au portique, et ça continue d'arriver. Il est grand temps de foutre le camp! On se donne rendez-vous le lendemain pour le match retour.

Mais cette fois, je me lèverai une heure plus tôt!

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D
Salut, <br /> <br /> Oui, c'était effectivement la chine, j'étais à 7h20 dans l'eau, enchaîne 4 belles vagues puis terminé, les long board avaient la main mise.<br /> Même réflexion que toi.
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