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Surf loose report

Chroniques de la loose surfistique ordinaire

Liporne

8h25, dans le train.

C'est parti pour deux jours de déplacement pro, loin de la mer et de mes planches. Les conditions sont inexistantes, c'est un moindre mal. A mon retour mercredi, il devrait y avoir un coup à jouer du côté d'Étel. L'attente qui précède la session commence. Deux jours pour ruminer mes souvenirs en espérant en créer rapidement de nouveaux. Et à propos de souvenirs justement, en regardant le paysage défiler derrière les gouttes de pluie qui ruissellent sur la fenêtre du train, mes pensées divaguent et je me remémore cette session pour le moins... originale du mois de septembre dernier.

Alors coupons court au débat: Au risque de choquer ceux qui pensent me connaître, NON, je ne suis pas réellement fan de licornes. En revanche j'assume parfaitement cette réputation, ainsi que le fait d'avoir perdu le contrôle de ce qui était au départ une plaisanterie entre collègues de bureau. Un fond d'écran humoristique, une présentation surprise, et en quelques semaines l'association d'idée était faite. Il ne fallu pas attendre longtemps pour que je reçoive de petites attentions personnalisées: peluches "mon petit poney", sachets de "pets de licorne", manuels d'élevage, pin's... Mes trophées les plus remarquables trouvèrent rapidement une place au sein de la galerie des horreurs exposée dans mon salon (et qui, sans me vanter, contient de véritables pièces d'exception) et ce petit jeu contamina mon cercle privé.

Dans les mois qui suivirent, ce fut l'escalade. Une descente aux enfers qui me conduisit irrémédiablement vers cet après-midi à la guérite, en moule-bite sur une licorne gonflable de deux mètres. Et avec des enfants! Autant dire que si mon contrôleur judiciaire avait été dans les parages, je retournais au gnouf sans passer par la case départ.

Quels enseignements peut-on tirer de cette expérience? Tout d'abord, il ne faut jamais laisser une blague aller trop loin si on tient à son amour propre. Par chance, cette notion m'est étrangère (ou en tout cas, je suis déjà suffisamment couvert de honte pour que ça ne fasse plus grande différence). C'est donc la tête aussi froide que les bollox (parce que ça caillait un peu quand même, la plupart des gaziers étaient en intégrale-cagoule) que j'ai pu apprécier les qualités surfistiques de ma monture.

La licorne possède en effet une aptitude remarquable à créer du vide autour d'elle. Après quelques minutes d'un regard interdit, les surfeurs environnants ont littéralement déserté le peak sur lequel j'avais jeté mon dévolu. Il me semble pertinent de tenter dans le futur une expérience complémentaire pour valider cette assertion: surfer sur une vraie planche, mais moi-même déguisé en licorne. Si le pouvoir répulsif de cet animal mythique se confirme, je pense avoir trouvé une solution au problème de surpopulation estivale.

De plus, en tant que support de glisse, la licorne présente de nombreux inconvénients: quasi-impossible de remonter dessus si vous en tombez, très difficile à la rame (dans la mesure où ni vos bras, ni vos jambes ne touchent l'eau) et dotée d'une forte tendance à enfourner, pour des cabrioles du plus bel effet. Il est clair que pour ma prochaine tentative, je devrai prévoir un équipement mieux adapté, genre une longue pagaie façon paddle (histoire de faire autre chose que me laisser flotter en attendant la branlée), et un leash (car la licorne est fugueuse, surtout par vent de terre).

D'ailleurs, pour ma prochaine tentative, il faudra voir plus grand. Les 30cm un peu mous des grandes plages (je parle des vagues, pas des nudistes) ne sont pas à la mesure du caractère sauvage de l'animal. La prochaine fois, je vise 2m à la côte sauvage!

Bref, mon histoire d'amour avec les licornes est loin d'être terminée...

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